Jeudi 12 Février 2004 – Programme : aller bosser au Mac Do de 19h à 22h
Quand j’arrive on m’informe qu’une collègue équipière, Laurie pour ne pas la nommer fait son dernier jour aujourd’hui (jeudi 12 février 2004) et donc qu’elle va être massacrée dans la grande tradition du Mac Do. Comble de chance, elle termine à 22h15 et j’ai donc pu assister à la scène.
Laurie a été stratégiquement placée au « Face » pendant toute la soirée. Le « Face » pour votre information c’est le tout premier guichet du Drive situé à l’extérieur du restaurant contrairement aux deux autres guichets. Notre jeune équipière ne bougeant pas de là de la soirée, il lui est donc impossible de voir l’horreur qui se prépare et ce même si elle se doute du sort qui l’attend.
Et en effet, une fois le rush terminé, aux alentours de 21h30, on commence à s’affairer. Un seau est confisqué en guise de marmite pour préparer une bonne soupe à merde made in Mac Do. On y verse donc dedans du jus de cornichons, du jus d’oignons, ça sent déjà très bon. A cela, on rajoute quelques doses de toutes les sauces disponibles ça va de celle qu’on trouve dans les Big Mac à l’infecte sauce Filet o Fish en passant par les traditionnels Ketchup, moutarde et mayonnaise, bref que du bon, du beau et du propre. Le tout est encore un peu trop liquide, on verse donc un pot de petits oignons et on se retrouve en présence d’une mixture grumeuse, puante et faut bien l’avouer pas très agréable à regarder. Mais ce n’est pas tout c’est encore trop hygiénique et puis pourquoi seule la cuisine participerait, nos amies caissières se lancent dans la préparation en apportant du chocolat, du caramel et de la fraise que l’on met sur les sundaes. Et enfin la touche finale, la moitié d’un bidon de graisse (la graisse, elle ressemble un peu à du lait sauf qu’elle est jaunâtre et en fait on la met dans les cuves à nuggets, à frites, etc… le matin et en chauffant ça donne l’huile dans laquelle les frites et compagnies sont cuites). Une des équipières attrape le manche d’une balayette et remue la mixture en faisant style d’être une sorcière avant de déclarer en rigolant qu’elle prépare de la crème fraîche.
Il est donc rapidement 22h, l’heure de dépointer pour moi ce que je fais avant de prendre mon repas.
22h15 : fini de manger, ben oui déjà que le Mac Do ça se mange vite (plus vite mangé que servi dirons les mauvaises langues lol) je vais pas trop cracher dans la soupe en révélant qu’on a pas droit à grand chose mais bon ça c’est une autre histoire. Laurie fait donc son arrivée dans le restaurant. Elle se dirige au comptoir préparer quelques gobelets de cochonneries pour se défendre (la pauvre) avant de rejoindre la pointeuse.
Dès qu’elle a dépointé, une équipière l’attrape par derrière (pervers, s’abstenir de tout commentaire) avec l’intention de l’amener à la plonge pour ne pas salir la cuisine. Réflexe de Laurie qui s’empresse de balancer le contenu de ses gobelets à la tête de l’autre équipière. Réplique immédiate de la cuisine, chacun s’armant d’un pistolet à sauce et faisant feu sur Laurie qui sort alors de mon champ de vision. J’entend les cliquetis frénétiques des pistolets pendant au moins 30 secondes avant de voir Laurie débouler dans le couloir couverte de sauce de la tête au pieds. Puis je vois arriver un équipier vers Laurie, avec le fameux seau à la main et SPLACHHHHHHHHHHHH ! Après ça, on aurait dit que la cuisine avait servi à une réunion d’alcooliques anonymes qui auraient rechuté grave… Par terre, c’était trempé, on aurait dit de la gerbe d’autant plus que ça avait bien giclé sur les murs et sur les frigos. Mais le pire c’était quand même Laurie… Dégueulasse…
Dégueulasse à tel point qu’on a pas trouvé mieux pour la laver que de l’amener en plonge et de l’arroser avec le carcher ce qu’elle s’est empressée de faire. Ensuite elle est allée aux vestiaires pour se sécher et se changer. Je la vois pas qui déboule dans le couloir en soutif et en string rose. Elle va en plonge, tout le monde accourt tu parles ; ), elle prend le carcher et elle tire. Grave erreur… Quelques minutes plus tard alors qu’elle est séchée et habillée, la cuisine fait irruption dans les vestiaires, les pistolets de sauces à la main. Je vous laisse imaginer la suite.
Sur ce je suis parti, laissant derrière moi le Mac Do ambiance Berlin après le bombardement allié. Les fermeurs ont bien galéré pour tout nettoyer et il parait que le lendemain matin, le grand patron est passé au restaurant et qu’il a su ce qui s’était passé car malgré les efforts des fermeurs, il restait encore de la crasse (de la sauce a été retrouvée collée au plafond, c’est pour dire).
Les jours à venir ne s’annoncent donc pas roses connaissant le caractère pour le moins despotique du patron mais que voulez-vous, ça se passe comme ça chez Mac Donald’s…